Présentation publique des projets 4G et 5G1/3/4
Apéro POP du 13 décembre 2021 : présentation de 2 projets importants de construction de logements dans la ZAC Ivry Confluence, 4G en bord de Seine et 5G en tissu existant.
Pour ce deuxième apéro POP, les habitants qui ont beaucoup de questions sur l’accélération du rythme d’urbanisation de la ZAC étaient au rendez-vous.
Elus, aménageur, architectes-coordonnateurs, architectes et paysagistes d’opération et promoteurs se sont relayés pour présenter les projets et répondre aux questions des habitants.
En introduction, les élus ont indiqué que des réunions régulières reprendraient dès janvier prochain sous la forme de rencontres POP. Il s’agira d’aborder les sujets d’actualité de la ZAC et les thèmes proposés par les habitants et usagers du quartier.
Construction de 513 logements dans l’ilot 4G, ancien terrain Total, situé en bord de seine, et à proximité des futurs transports en commun.
La gestation des projets sur ce grand ilot entre les halles de la SAGEP et de la ville de Paris, a été longue. Les 5 architectes d’opération ont été désignés il y 4 ans. Les 5 promoteurs pressentis à l’origine du projet ont été remplacés par 2 promoteurs : Emerige et le groupe Valophis, organisme HLM du Val-de-Marne. Ce changement a été justifié par la volonté de faciliter la coordination et la cohérence de la construction de l’îlot. Il s’agit également, ont indiqué les élus, de favoriser la maitrise d’ouvrage directe des organismes HLM afin qu’ils puissent mieux prendre en compte, dès la conception des logements, les besoins de leurs locataires, leurs contraintes de gestion et de mieux maitriser les coûts de construction. Jusqu’ici en effet la plupart des opérations dans la ZAC ont été menées selon le principe du macro-lot confié à des promoteurs privés qui ont vendu en VEFA les logements sociaux aux organismes HLM.
L’architecte coordonnatrice a présenté de façon claire et pédagogique le projet global. Elle a rappelé le parti pris adopté d’un ensemble de bâtiments organisés en forme de conque, s’installant dans le grand paysage de la Seine, plutôt que celui d’une organisation frontale. Cet ensemble s’intègre dans l’orée du parc des berges qui se prolonge dans le cœur de l’îlot par un grand jardin de pleine terre, accessible au public. Des sentes traversent l’îlot pour assurer les liaisons entre la ville, le quartier et le parc. Des terrasses plantées amplifient le jardin central et multiplient les vues sur la Seine. Les hauteurs sont diversifiées, des immeubles R+10, R+14 et R+2 se déployant de part et d’autre de la tour R+16 à la pointe de la conque.
Le programme logements se répartit entre 174 logements en accession, 202 en locatif social, et 137 en locatif intermédiaire. Environ 3.200 m2 en rez-de-chaussée accueilleront commerces et services.
Durabilité des matériaux, qualité des revêtements de façades, double orientation de tous les logements, confort de vie, distribution par des coursives, présence forte de la nature qui s’infiltre dans l’îlot, diversité de la typologie des logements (du T1 au T5), vues sur l’horizon lointain et sur le ciel, telles sont les caractéristiques mises en avant par les concepteurs. Tous les logements bénéficieront d’un espace extérieur.
La qualité des projets et la clarté de leur présentation ont été appréciées par les habitants.
Ils s’inquiètent cependant du contrôle de la qualité des réalisations, et de la capacité à garantir dans le temps un bon entretien des espaces collectifs et des terrasses végétalisées. Les habitants ont insisté sur la nécessité d’anticiper les problèmes qui menacent aujourd’hui les terrasses plantées dans le patrimoine exceptionnel en centre-ville (bâtiments Renaudie et Gailhoustet) : problèmes d’étanchéité, défaillances dans l’entretien, appropriation plus ou moins réussie par les habitants. Les deux promoteurs ont indiqué qu’ils travaillaient avec les architectes pour mobiliser des solutions techniques garantissant l’étanchéité des terrasses. Le groupe Valophis qui va gérer les logements locatifs sociaux et les logements locatifs intermédiaires a indiqué qu’il va créer une antenne de gestion, ce qui permettra d’ assurer un suivi rapproché de l’entretien et de l’appropriation par leurs locataires des terrasses. Concernant les logements en copropriété, un suivi annuel par la copropriété sera prévu dans le règlement intérieur.
Projet 4G
Architectes : Lipsky + Rollet, RAUM, uapS, muoto, ACLAA
Promoteurs : Emerige, Valophis
Toujours aucune visibilité sur le plan global des espaces publics d’Ivry Confluences
Question récurrente posée par les habitants, comment sera garantie dans la durée l’accessibilité au public des espaces plantés de cœur d’îlot et du réseau de sentes ? Une fois de plus, les habitants ont déploré de ne pas avoir de visibilité sur le schéma global des espaces publics dans la ZAC. Il leur a été assuré que le jardin central et les cheminements seraient rétrocédés à la collectivité locale après leur aménagement. Comment sera organisée la régulation des usages des espaces extérieurs ouverts, en continuité du parc des berges ? Comment sera préservée la porosité de l’îlot prévue par les concepteurs, tout en ménageant la tranquillité des résidents ? Ceci devra être un point de vigilance.
Les habitants s’interrogent également sur le risque de coupure que constitue le cours de l’Industrie entre les ilots résidentiels de bord de Seine et l’intérieur du quartier. Ils espèrent qu’un grand soin sera apporté à la création d’une ambiance urbaine animée le long de cet axe et à ses traversées par les piétons et les cyclistes.
Enfin les habitants continuent de poser la question de la programmation des équipements et services publics pour répondre aux besoins de cet apport important de population. Les élus relativisent cette interpellation en rappelant que pour moitié les habitants de la ZAC sont déjà Ivryens. Ils soulignent que la question des équipements est moins un problème de construction que de la capacité de la ville a assuré leur fonctionnement. Les réflexions ont été engagées sur la construction du 3ème groupe scolaire en articulation avec la recherche d’une sectorisation pertinente. L’implantation d’un équipement de la démocratie de proximité, en remplacement du bâtiment actuel vétuste (Maison de la Citoyenneté), est à l’étude.
Cette question des équipements, centrale pour le bon fonctionnement du futur quartier appelle un débat public.
Le long cheminement du projet de construction de 210 logements dans l’îlot 5G Gunsbourg
Projet 5G1/3/4
Architecte : LAN
Promoteur : Emerige
Les opérations de 5G doivent s’intégrer dans un environnement urbain riche et complexe, entre les résidences de Duo-en-Seine livrées il y a 5 ans, les zones pavillonnaires le long de la rue Ampère et du square Prudhon, les façades urbaines le long de la rue Gunsbourg, axe urbain majeur en devenir, et celles de la rue Jean Jaurés qui cherche son ambiance urbaine.
Une opération qui a souffert d’une concertation ratée.
Le processus de conception des opérations de cet îlot a été émaillé de péripéties.
Le premier projet que les habitants avaient fortement contesté en raison de sa densité, de la création de situations de promiscuité visuelle gênantes, de la perte de confort d’ensoleillement pour certains riverains, a été abandonné après l’intervention de la nouvelle équipe de maitrise d’œuvre, uapS. Le nouveau projet retenu répond à une fiche de lot, élaboré par uapS, mais qui n’a pas fait l’objet d’une concertation avec les habitants qui était pourtant attendue. Face aux observations émises par les habitants sur ce nouveau projet, s’est tenue une réunion de négociation entre le promoteur Emerige et le collectif Duo-en-Seine, le collectif Urbanicc et l’association Lapic.
Le projet présenté lors de la rencontre POP par le promoteur, l’architecte et le paysagiste est le résultat de ce processus. Il devrait faire l’objet d’un dépôt de permis de construire fin 2021 / début 2022.
Moins de logements. Tous en location libre.
La programmation a évolué : un peu moins de logements (210 au lieu de 240 prévus dans la fiche de lot), exclusivement des logements libres alors que la programmation initiale prévoyait 50% de logements sociaux. Pour l’instant les acteurs du projet n’ont pu donner d’information sur la relocalisation des 100 logements sociaux qui devaient être construits sur cet îlot et n’ont pas abordé l’évolution envisagé du programme global de la ZAC.
Les habitants reconnaissent que le nouveau projet a gagné en qualité : plus grande fluidité et porosité visuelle, qualité paysagère et environnementales des deux espaces verts privatifs, meilleure intégration dans l’environnement urbain. L’architecte a insisté sur le confort des logements : hauteur sous parfond de 2,70m, 100% des logements traversants ou à double orientation, et dotés d’espaces extérieurs privatifs. Il a également mis en avant la recherche d’un rythme de gabarit et architectural le long des différents axes, le choix d’une présence forte du matériau brique en référence au patrimoine d’Ivry.
Des retours loggias existantes murées par les nouveaux bâtiments.
Le projet présenté, en supprimant le R+1 coté 5G3, répond à l’un des problèmes majeurs soulevés par les riverains et collectifs d’habitants. Mais la question de l’emmurement du retour des balcons existants dans le L de Duo-en-Seine n’a pas trouvé de solution acceptable pour les copropriétaires concernés. Les élus reconnaissent que la responsabilité de cette mauvaise anticipation de la mitoyenneté est partagée dans toute la chaîne de conception de Duo-en-Seine jusqu’au permis de construire. Les riverains concernés qui ne peuvent accepter de subir les conséquences de cette erreur, vont poursuivre leur contestation. Ils espèrent que la ville ne délivrera pas le permis de construire en l’état actuel du projet et acceptera d’octroyer une dérogation aux règles de prospect.
Des espaces verts généreux.
Les habitants qui ont noté la richesse de l’aménagement des jardins intérieurs privatifs s’inquiètent de la capacité des futurs copropriétaires à en assurer dans le temps le coût de leur gestion. L’expérience personnelle de copropriétaires présents les amène à douter fortement du maintien de la qualité recherchée. Le promoteur a indiqué qu’il prévoyait un accompagnement de la copropriété pendant deux ans pour la mise en place de cet entretien.
Les habitants espèrent que les 200m2 prévus pour une activité commerciale, rue Jean Jaurés et les locaux collectifs de pieds d’immeubles permettront d’apporter une réponse à la carence en commerces et services dont souffrent ce secteur du quartier. Ils espèrent que ces surfaces accueilleront une offre répondant à la diversité des besoins et pratiques des habitants.
En conclusion : les habitants ont apprécié la présentation détaillée de toutes ces opérations ; mais ils attendent à ce stade de réalisation et réorientation de la ZAC, des débats publics sur des thèmes plus transversaux et une réelle concertation en amont des projets.
Ivry POP / Ivry Confluences / uapS / Anne Mie Depuydt / Philippe Bouyssou