Basile de Gaulle, designer, un des 3 fondateurs de Maximum et Manon Leconte, architecte qui a rejoint l’équipe en 2021 nous présentent leur entreprise, installée dans une halle de 1200 m2 au 49 boulevard Colonel Fabien à Ivry Port.
Maximum fabrique du mobilier à partir de pertes et rebuts de la production industrielle
Maximum transforme des flux de matières mises au rebut par l’industrie, pour fabriquer de manière sérielle du mobilier ou des éléments architecturaux.
Les matières utilisées sont des déchets de l’industrie, produits par des machines spéciales en quantité très importante.
Maximum fait du « surcyclage » : à l’inverse du recyclage (qui broie les objets, retrouve l’état initial de la matière en s’inscrivant dans un processus destructif), le surcyclage s’appuie sur la valeur ajoutée apportée par les transformations initiales (soudures, proportions) pour aller vers un nouveau design.
Le but de Maximum est de créer et fabriquer des meubles qui sont beaux et écologiques (chaises, fauteuils, tabourets, bureaux, tables de réunions…) tout en étant le moins cher possible à produire. Le design du mobilier est décidé en fonction des gisements industriels (poudre de plastique, échafaudages usagés, pieds de tables…).
Maximum produit de façon artisanale mais vise l’échelle industrielle.
L’entreprise emploie une équipe de 12 personnes complétée par des stagiaires. Cette SAS (Société par Actions Simplifiée) s’adresse surtout aux professionnels (restaurants, bureaux, hôtels, collectivités locales, promoteurs…). Elle est accessible aux particuliers par le biais de son site internet et lors de journées-braderie.
L’histoire de l’entreprise : la rencontre entre un projet et un territoire
Maximum a été créée par deux designers de formation, auxquels s’est associé un 3ème fondateur, diplômé d’une grande école de commerce (Basile De Gaulle, Romée de La Bigne et Armand Bernoud).
L’idée de transformer des déchets de l’industrie pour faire des nouveaux objets a pris naissance lors des travaux de fin d’études de deux des fondateurs.
L’un des trois fondateurs habitant Ivry, la recherche d’un atelier s’est orientée vers ce territoire où un élu, sensibilisé aux questions de l’écologie, et séduit par le concept, s’est mobilisé pour trouver une solution d’implantation. Au départ elle a été trouvée de façon temporaire au sein de la ZAC d’Ivry Confluences dans un bâtiment et une rue qui depuis ont été détruits.
Ces conditions d’installation dans le cadre d’un bail précaire, étalonné sur les revenus, négocié avec l’aménageur (la SADEV94) ont aidé l’entreprise à mettre le pied à l’étrier.
Le déploiement du projet à Ivry Confluences est donc né de la rencontre entre une volonté politique de créer un quartier mixte, l’accompagnement de l’aménageur, et l’investissement de 3 jeunes entrepreneurs pour concrétiser leur concept et s’intégrer dans les dynamiques du territoire.
Au cours des 3,5 ans d’occupation temporaire, l’équipe est restée en veille pour saisir l’opportunité d’une solution durable à Ivry Confluence qui présente l’avantage d’être accessible, aux portes de Paris tout en étant dans un environnement calme.
Cette opportunité s’est présentée avec la mise en vente d’une halle à rénover près de la Place Gambetta. Les fondateurs de Maximum se sont rapidement mobilisés pour constituer un dossier et rechercher un montage financier (subvention ADEME, aide de la Sadev, prêt…) sur la base d’une réhabilitation par étape. La première phase de réhabilitation s’est faite à partir de matériaux récupérés à proximité dans le quartier.
La phase d’installation temporaire, a permis aux trois entrepreneurs de faire leurs preuves, de crédibiliser leur ambition de se développer dans cette grande halle, et leur concept a trouvé un écho.
« Nous sommes des pionniers du quartier en construction, nous sommes nés au milieu de terrains vagues ».
Perspectives d’évolution vers une production industrielle
Après avoir consolidé son activité de design mobilier au sein de la Halle Gambetta, l’entreprise s’est ouverte à l’architecture à partir du réemploi des déchets du bâtiment.
La réinterprétation en 2021 de la chenille en verre de Beaubourg (l’escalator) a constitué la première expérience. Pour le compte d’une grande société, Maximum a conçu et réalisé un projet d’architecture intérieure réutilisant la chenille qui s’est ainsi transformée en « papillon ». Il a fallu réaliser le projet dans le timing du chantier de Beaubourg, trouver des astuces de réutilisation, disposer de l’espace et des moyens humains pour récupérer et nettoyer les panneaux de verres.
Maximum projette de créer une boutique au sein de la halle et de s’ouvrir davantage sur la rue par l’aménagement d’une vitrine.
Aujourd’hui Maximum s’engage dans une nouvelle phase de développement avec un projet d’envergure autour de l’invention d’un matériau tiré de déchets textiles. Ce matériau aura vocation à remplacer le médium dans la fabrication de meubles (panneaux de cuisine…). Il sera réalisé à partir de vêtements effilochés qui seront triés en fonction de leurs couleurs, broyés, et mélangés avec des déchets de peinture. Ce matériau répond aux normes exigés (non toxicité…) et le projet se branchera sur une filière de ré-emploi textile existante. Cette activité sera développée par une nouvelle société, « le tissium » et aura besoin d’un atelier de 2.000 m2, pour produire ce matériau. Les entrepreneurs souhaitent saisir une opportunité immobilière pour rester à Ivry Confluences, la proximité avec Paris facilitant la communication et permettant de s’appuyer sur un réseau d’acteurs économiques.
« Nous nous inscrivons dans une dynamique de production circulaire à l’échelle industrielle. Nous souhaiterions essaimer ce type d’unité de production en Europe ».
En conclusion
« Nous sommes au cœur du nouveau quartier, ce qui est très positif pour nous. Nous sommes attachés au principe du quartier mixte. Nous ne souhaitons pas nous installer dans un quartier mono fonctionnel, industriel ou artisanal ».
« Nous souhaitons agréger autour de notre activité d’autres entreprises qui se développent dans le ré-emploi pour qu’Ivry-Port devienne un pôle important dans le développement du « sur-cyclage » en France.