À Ivry nous vivons sur un territoire qui cumule de multiples sources de pollution: incinération de déchets ménagers, autoroute A4, périphérique, trafic ferroviaire et passé industriel. De fortes concentrations de dioxines, de polluants organiques persistants (POPs), et de métaux lourds y ont été mesurées dans les sols, les oeufs de poule, les mousses et la végétation par le bureau d’études ToxicoWatch en 2022 et 2025 mais également lors d’une étude de l’Agence Régionale de Santé (ARS) publiée en 2024.
L’Observatoire Régional de Santé (ORS) d’Ile-de-France considère Ivry-sur-Seine comme un point noir environnemental. L’ORS en partenariat avec le département environnement de l’institut Paris Région et l’INERIS a réalisé un score qui permet de révéler les situations de cumuls d’expositions d’un point de vue géographique. Ce score s’échelonne entre 0 et 100. Plus ce score est élevé, plus la probabilité de survenue d’effets sanitaires liés à l’environnement est élevée.
Le score à Ivry-sur-Seine est à 67/100. C’est un des scores les plus élevés de Paris et de la petite couronne.
Malgré cette situation sanitaire préoccupante, il a été décidé de maintenir sur notre territoire une usine polluante d’incinération des déchets ménagers qui incinère les déchets de 14 villes autour de Paris et la moitié de ceux des Parisiens.
La présence d’une usine d’incinération est un sacrifice important des Ivryens pour les Franciliens. Nous récupérons la pollution sur notre territoire de déchets produits ailleurs. Et pourtant ce n’est pas la seule usine polluante que nous hébergeons.
En effet, Ivry-sur-Seine accueille une centrale à gaz, usine de la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain (CPCU) dans le cadre d’une délégation de service public conclue entre la Ville de Paris et la CPCU. Cette délégation arrive à son terme le 31 décembre 2026.
Le conseil municipal d’Ivry du 27 juin 2024 a accepté que l’usine CPCU sur le futur parc d’Ivry Confluences soit démantelée lorsqu’une autre usine de production de chaleur aura pu être reconstruite. La délibération indique que cette nouvelle usine pourrait être construite sur l’emplacement de l’ancienne usine d’incinération du Syctom (le syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères) dans le quartier Bruneseau à côté de la nouvelle usine d’incinération et donc réduire l’emprise qui devrait être utile à une plateforme de tri multi-filière. Ce quartier en cours de forte densification cumulerait alors deux usines polluantes au lieu d’une !!!
Si nous saluons le projet de démantèlement de l’usine actuelle, nous exigeons plus d’informations sur le nouveau projet de production de chaleur et nous alertons sur le risque d’ajouter de la pollution à une zone déjà polluée. Toute implantation d’une nouvelle usine à Ivry-sur-Seine doit impérativement être soumise à une étude d’impact environnemental, et à l’approbation de la population. Le Collectif 3R s’oppose à tout nouveau projet industriel ajoutant de la pollution sur un territoire déjà très pollué.
Le maire a énoncé à de multiples reprises qu’Ivry n’est plus la ville servante de Paris. Pourquoi Ivry devrait-elle continuer à héberger deux usines polluantes quand d’autres territoires parisiens ou en petite couronne n’en n’ont aucune ? Où est l’équité entre Franciliens ?