A partir du XIXème siècle, Ivry-sur-Seine est devenue une ville industrielle. Profitant de sa géographie au confluent de la Seine et de la Marne aux portes de Paris, Ivry-Port a largement concentré la plupart des usines et entrepôts de la commune qui se sont développés grâce au train et à l’aménagement du Port d’Ivry. Sur son territoire se développera une industrie chimique (engrais, savons, produits pharmaceutiques), une industrie des matériaux de construction (céramique, briqueterie), et une industrie alimentaire et métallurgique. Ivry-Port a accueilli les entrepôts du BHV et du journal Le Monde, ainsi que des usines emblématiques comme la grande tuilerie d’Ivry, les usines SKF (roulements à billes), Brasier (automobile) et St-Raphael (alcool). On y retrouve également de grandes halles au bord de la Seine qui étaient des usines de traitement de l’eau (SAGEP) avant de devenir un dépôts d’œuvres d’art de la ville de Paris depuis 1974.
Avec les crises pétrolières successives, le prix croissant du foncier et le coût important de la main d’œuvre francilienne, la fin des « trente glorieuses » a été marqué par le départ de nombreuses usines qui a causé la perte de 10 000 emplois industriels et a laissée des grandes friches avec d’importantes emprises au sol.
C’est dans les interstices de ces grands îlots, profitant d’un prix du foncier aux ports de Paris bas et d’une faible densité d’habitants, qu’une nouvelle typologie d’activité économique s’est développée dans le quartier depuis les années 1990. Les grandes usines avec des milliers d’ouvriers ont laissé place à l’émergence de TPE et PME plus petites avec en moyenne 9-10 salariés. Ces entreprises sont fortement interconnectées avec de nombreuses synergies autour de plusieurs filières que sont le réemploi, le bâtiment, les métiers d’art (céramique, peinture, menuiserie, sérigraphie…), le cinéma, l’événementiel, la logistique et l’alimentaire.
La ZAC d’Ivry Confluence avec ses démolitions et restructurations du quartier autour d’activités essentiellement tertiaires (bureaux, silver économie…) met en péril cette activité productive. Malgré un affichage en faveur de son maintien, on ne peut malheureusement que constater que la première phase de la construction de la ZAC autour du boulevard Paul Vaillant Couturier n’a pas réussi à maintenir les artisans et petits entrepreneurs qui y étaient implantés.
Le maintien d’une activité économique productive est pourtant importante pour faire perdurer l’âme du quartier et surtout éviter d’avoir une ville dortoir dans un contexte économique qui a vu l’immobilier de bureaux s’effondrer depuis la pandémie du Covid19.